jeudi 4 février 2016

Japon – Avril 2015 – Etape 1 : Kobe

Son sake, son boeuf, son Goshikizuka Kofun


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Si les  égyptiens ont les pyramides et les mastabas, les anciens japonais avaient les kofun.
Bien moins connus que (et nettement postérieurs à) leurs cousines de Gizeh, les kofuns japonais n’en sont pas moins impressionnant de par leur taille, et détonants par rapport à l’image qu’on a habituellement des édifices du pays.

Ils ont donné leur nom à une période de l’histoire du japon, la bien naturellement nommée Période Kofun, qu’on situe habituellement entre le 3e et le 6e siècle et qui forme, avec la période Asuka, la période Yamato. Il s’agit de la plus ancienne période de l’histoire enregistrée du Japon (les récits des périodes antérieures étant relatés sous une coloration mythique, notamment concernant la fondation de la dynastie impériale), et de la dernière période durant laquelle le shintoïsme primitif est l’unique religion de l’archipel (le bouddhisme y sera introduit dans le courant du 6e siècle sous les influences conjuguées de la Corée et de la Chine).


Mais que sont donc les kofuns ? Il s’agit de tumuli, de tailles très variées (de quelques mètres à près de 500m de long pour plus de 30m de haut !), principalement caractérisés par leur forme. En effet, la majeure partie des kofuns présente la silhouette d’un trou de serrure, bien que certains édifices primitifs soient de formes plus simples. La chambre funéraire était située sous la partie ronde, tandis que la partie allongée servait à accueillir les offrandes. 


Une autre spécificité de cette époque est indissociable de ces tombes : les haniwas. Ces statuettes en terre cuite au profil caractéristique avaient pour vocation de protéger la sépulture et, de fait, étaient souvent disposés à la périphérie du kofun, formant une « muraille » faisant obstacle aux mauvais esprits. Une théorie basée sur un passage du Nihon Shoki (le récit mythique de la fondation de l’empire) serait qu’ils occupaient à l’origine une fonction de substitution aux sacrifices humains.



Enfin, si de nombreux kofuns sont classés comme propriété culturelle importante pour permettre d’en assurer la conservation, ceux directement liés à la dynastie impériale sont un peu différents. En effet, ils sont, comme tout autre édifice impérial, gérés par l’agence impériale,  et considérés non comme des monuments historiques, mais comme des tombes privées ! Ce qui, en un sens, est bien leur fonction première, mais qui a une conséquence intéressante : ils ne peuvent pas faire l’objet de fouilles archéologiques ! Ainsi, contrairement aux pyramides et tombeaux de la vallée des rois qui font le régal des pilleurs de tombes depuis des millénaires, les tombeaux impériaux sont toujours théoriquement inviolés.
Comme quoi, les serrures, c'est efficace !




1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'avais du entendre vaguement parler de ces mystérieux édifices, mais c'est un article passionnant.
Je crains par contre une petite erreur sur le nom du monument, il s'agit en fait du Wu Se Zhong gu fen.

Le Créateur Fou, qui fait grâce des accents.