jeudi 3 décembre 2009

Un Kontoj de Noelj

Il faisait un froid mordant, en cette veille de Noel. Malgré cela, et malgré l’absence de charbon dans le vieux poêle en bronze qui occupait un coin de la pièce, le vieux Heinrich Maurer, emmitouflé dans sa redingote élimée, ne semblait pas incommodé.
Assis derrière le comptoir usé –fait surprenant, étant donné le faible achalandement de l’établissement– de sa librairie, il relisait pour la n-ième fois son livre favori, Der Mann, der Babel getrotzt à la lueur d’une bougie en suif.
De la rue provenaient moult éclats de voix joyeux, l’occasionnel aboiement d’un chien, les cris des marchands vantant leurs produits à la cantonade, bref, une animation fort naturelle pour cette époque de l’année.
Mais le vieux Heinrich n’aimait pas cela. Oh non, il haïssait tout ceci, et grommelait dans sa barbe contre ces empêcheurs de lire en rond, qui s’étaient surement donné rendez vous devant sa boutique pour être surs de nuire à sa tranquillité et à son commerce.

« Mon oncle ! Mon oncle ! Joyeux noël ! »

Le vieux Heinrich soupira, reposant son livre sur le comptoir, et leva la tète, résigné, vers son neveu qui se tenait dans l’encadrement de la porte.

« Humpf ! Sottises, quelle raison d’être plus joyeux aujourd’hui que d’habitude, mon neveu ? C’est pour me raconter ces sornettes que tu viens me déranger ? Tu ferais mieux de retourner à tes soi-disant études, si tu veux arriver à quelque chose dans la vie, pour peu que ca soit possible ! Mais te connaissant, je suis sur qu’après plusieurs milliers d’heures, tu ne sauras toujours pas écrire « mon tailleur est fort pécunieux » dans ces langues de barbare ! »

Le neveu de Heinrich était effectivement étudiant en langues étrangères, un sujet qui, depuis des années, ne manquait pas de provoquer l’ire de son oncle.

« Allons mon oncle, quelle raison d’être grincheux aujourd’hui plus que d’habitude ? Souriez un peu, c’est Noel ! Ne sentez vous pas cette ambiance festive qui envahit la cité ? Je ne peux croire que même quelqu’un d’austère comme vous ne se sente pas d’humeur joyeuse !
_Bah ! Raisonnement absurde ! On sait bien d’où elle vient, cette ambiance festive ! Encore un coup de ces impérialistes anglo-saxons, qui profitent d’une fête religieuse pour étendre leur influence pernicieuse sur….
_ We wish you a merry Christmas we wish you a merry Christmas…. »

Le vieux Heinrich fut interrompu dans sa tirade haineuse par un groupe de chanteurs de rue. Blêmissant de rage, il pointa un index rageur et tremblant vers son neveu.

« HA ! Qu’est ce que je disais ! DEHORS ! Et ferme la porte en sortant, mon neveu, je ne veux plus voir ni ton visage, ni entendre ces hurlements de perroquets asthmatiques qui ont vendu leur âme ! »

*
* *

Quelques heures plus tard, ayant retrouvé on calme, Heinrich Maurer était attablé devant une assiette de soupe froide, qui constituait son diner. Quand soudain, il vit la porte de sa salle à manger s’entrouvrir, pour laisser passage à une silhouette encapuchonnée, entourés d’un halo bleu.

« *Kchhhhhh* Saluton, mon vieil amirako » énonça-t-elle, repoussant sa capuche en arrière.

Heinrich crut qu’il allait s’étrangler avec ses croutons.

« Ludwik ! Ludwik, mais c’est bien toi ! Mais… mais tu es mort ! Comment est ce possible ?
_Ah, Heinrich, oui, je suis mort, mais c’est la force de notre amitié qui m’a permis de revenir te voir par delà la tombe !
_ Diantre, pourquoi donc ?
_ Mon ami, je dois te prévenir. Cette nuit, tu recevras la visite de trois autres spectres. Chacun te montrera quelque chose. Réfléchis bien à ce qu’ils te présenteront, car c’est aujourd’hui où jamais que tu auras une chance de changer ton futur ! »

Avant même qu’Heinrich ne puisse le questionner plus avant, l’étrange visiteur avait disparu.

« Ha, des spectres, hein ? Supputations absurdes ! »

*
* *

Les cloches de l’église sonnaient minuit, lorsqu’Heinrich se réveilla en sursaut. Il n’était plus seul.
Se redressant dans son lit, et repoussant maladroitement le pompon de son bonnet de nuit qui lui tombait devant le visage, il regarda fébrilement autour de lui. Une étrange créature, mi homme, mi alligator, se tenait à coté de sa table de chevet.

« Qu’est ce donc que cette diablerie ? Seriez-vous celui dont ce vieux Ludwig m’a annoncé la venue ?
_ Je le suis.
_ Mais encore ?
_ Je suis l’esprit des Noëls passés. Regardez ce que j’ai à vous montrer ! »

Heinrich cligna des yeux, et se retrouva dans une grande salle à manger. Sa salle à manger. Mais celle-ci était bien différente de l’endroit où il avait bu sa soupe froide quelques heures plus tôt. Brillamment éclairée par de multiples lampes, elle résonnait des rires et des voix des personnes qui y dinaient. La joie se lisait sur les visages, et Heinrich, après être resté quelques instants interdit, réalisa qu’il connaissait la scène qu’il avait sous les yeux.

« Dieu ! Mais … c’est le noël de mes vingt ans ! »

Il se voyait, alors jeune et fringant, rire aux éclats aux plaisanteries de son ami Ludwig. Mais pas seulement Ludwig ! Nombreux étaient les invités ce soir là, pour une fête comme jamais depuis la vieille maison n’en avait connu. Même Vendredi, le labrador de son cousin, était de la partie.

Heinrich était à nouveau dans sa chambre, assis dans son lit. Les larmes coulaient sur ses joues ridées, alors que le fantôme le dévisageait sans dire un mot.
Reniflant bruyamment, il se frotta les yeux avec sa manche, avant d’adresser un regard de défi à l’esprit :

« Bah ! Sottises ! J’étais jeune et ignorant, à l’époque ! J’ai bien fait de ne pas perdre mon temps de la sorte depuis et de me consacrer à la Cause ! »

Sans un mot, le spectre lui adressa un dernier regard peiné, et disparut.

*
* *

Alors qu’il ouvrait les yeux pour la seconde fois de la nuit, Heinrich sut instinctivement que son deuxième visiteur nocturne était là.
Effectivement, près de la fenêtre, se tenait un individu, habillé comme en jardinier, assis sur une brouette, qui attendait patiemment.

« Hmpf. C’est vous le deuxième ?
_ Oui, je le suis. Je suis l’Esprit du Noel présent !
_ Ha. Vous perdez votre temps, retournez pousser votre brouette ailleurs et laissez moi dormir en paix !
_ Voyons, tout le monde sait que ca n’est pas en poussant une brouette qu’on la fait avancer. Regardez plutôt ceci ! »

Et Heinrich n’était à nouveau plus dans sa chambre. A la place, il se trouvait dans la rue en bas de chez lui, au milieu des passants. Là encore, comme dans sa précédente vision, partout se voyaient des visages riants. Des chants retentissaient gaiment dans l’air –ces memes chants qui l’avaient mis en rage quelques heures plus tot–, et il se mordit la langue pour ne pas éclater en imprécations.
Toutefois, quelque chose semblait clocher. Cette ambiance festive n’était pas présente partout. En y regardant de plus prés, il remarqua que les gens semblaient arborer un air gêné, et baissaient la voix lorsqu’ils passaient à un endroit de la rue. Heinrich remarqua bien vite que cet endroit était en fait la devanture de sa librairie. Les gens pressaient le pas pour la dépasser le plus vite possible, et certains chuchotaient entre eux en jetant des regards sombres dans cette direction. C’était comme si l’Esprit de noël lui-même eut craint de s’approcher de la vieille bicoque, que la lumière des décorations de fêtes elle-même n’ose pas porter jusqu’aux volets à la peinture écaillée.

Il se retrouva dans son lit, comme la première fois, le jardinier et sa brouette toujours à coté de lui.

« Bah ! Ca prouve bien qu’ils ont quelque chose à se reprocher ! De voir quelqu’un comme moi leur fait ressentir un peu de honte de toutes les futilités auxquelles ils se livrent ! »

Secouant la tête, l’air incrédule, le jardinier reprit sa brouette, et disparu en traversant le mur.

*
* *

Quelques heures avant l’aube, Heinrich se réveilla pour la troisième fois. Désormais habitué à cet étrange manège, il chercha des yeux son visiteur, et ne put contenir un hoquet de stupeur lorsqu’il découvrit sa singulière apparence. Car dans sa chambre se dressait un être qui aurait pu être une momie, à la peau fripée et desséchée, vaguement bleuâtre, aux yeux jaunâtres brillant tels des charbons ardents, et enveloppé dans un suaire rouge. Mais le plus surprenant était peut être le majestueux plumier qui ornait son postérieur, évoquant quelque oiseau cauchemardesque sorti d’une mythologie païenne.

« Vous êtes …. Euh….
_ Oui, je le suis. Je suis l’Esprit des Noëls futurs !
_ Et… euh, pardonnez ma curiosité, mais les plumes, là, c’est pour quoi faire.. ?
_ Je pense que vous préférez l’ignorer. Mais regardez plutôt !

Heinrich était chez lui. Etrangement, cette fois, pas de lumières, pas de chants, pas de festivités. Tout était calme, et cela le rassura. Peut être ces énergumènes avaient-ils compris ! Il fit quelques pas et entra dans sa salle à manger, à l’entrée de laquelle il se figea.
Sur la grande table était posé un cercueil en bois cru, à coté duquel son neveu, endormi, était assis. Sentant une sueur glacée lui couler dans le dos, il s’approcha, pour contempler son propre visage, au teint cendré, dans la pitoyable caisse de bois.
Alors qu’il commençait à comprendre ce qu’il était en train de contempler, ses yeux se posèrent sur le couvercle du cercueil, posé contre le mur, à quelques mètres de là, sur lequel on pouvait lire « Rest In Peace, Heinrich Mauer ».
Il se mit à hurler de rage et d’incrédulité.

*
* *

De nombreuses années plus tard, toujours personne n’était capable d’expliquer ce qui avait changé le vieux Heinrich Mauer. Lui toujours si sinistre et revêche, avait du jour au lendemain rejeté toutes ses croyances, ses dogmes, et était redevenu aussi sociable qu’il l’avait été pendant ses jeunes années.
Lorsqu’on l’interrogeait sur la cause de ce revirement, il répondait toujours, énigmatiquement, qu’il avait réalisé la futilité de son comportement passé, mais refusait de s’étendre sur les circonstances exactes.
La seule concession à ses anciens démons qu’il a fait, fut de se faire confectionner une plaque commémorative en prévision de son décès, ornée des mots : « Repòj en Païj ». Personne, à ce jour, n’a pu expliquer cette persistance de sa lubie.


dimanche 22 novembre 2009

Diamonds are a girl's best friends

Aujourd’hui, Maurice Dupuis, de Paris, contrairement aux autres Compagnons de la Tétyne, ne va pas relater la 3ème instance de la TP. Non, radicalement à contre courant, Maurice Dupuis va vous relater ce qu’il a fait le lendemain de ladite TP.
Car, comme d’aucuns le savent déjà, Maurice Dupuis, de Paris, était de Jeu de Rôles en ce jour, et a testé pour la première fois Humanydyne.

Humanydyne, qu’est ce donc ? Il s’agit d’un jeu de rôles contemporain, dans un monde où les super héros (appelés post-humains) ont fait leur apparition pendant la seconde guerre mondiale. L’histoire s’en est trouvée radicalement modifiée, et, suite à de nombreux évènements, le bloc états-uniens, tout comme le bloc soviétique, ont décidé de se débarrasser des mutants, jugés trop dangereux, en les parachutant quasiment tous au Mexique, et plus particulièrement dans la riante ville de San Sepulcro, qui est depuis lors l’El-Dorado des post humains. Les joueurs incarnent des mutants recrutés par l’Humanydyne, une organisation visant a protéger les normaux des agissements des vilains post-humains.
Le background, sans etre d’une originalité monstre, est sympathique, et laisse place a pas mal d’improvisations pour un MJ créatif.

Passons au système de jeu.
La création du personnage est très libre. D’aucuns diront trop libre : en effet, à part quelques exemples de potentiels (typiquement, ce qui est lié aux attributs physiques) et talents (tout le reste, des compétences sociales à la maîtrise du combat, en passant par les pouvoirs surnaturels), le livre de base ne fournit que des échelles. Ainsi, un potentiel à 2 correspondra à un humain moyen (et donc les PJs auront par défaut cette valeur, si ils doivent être évalués sur un potentiels qu’ils n’ont pas explicitement développé pour leur personnage), 5 étant le maximum humainement possible. Un post humain peut monter jusqu’à 15…
En ce qui concerne les talents, il n’y a pas de valeur de base, tout le monde est à 0 a moins qu’il ne le spécifie explicitement. Mais rien n’empêche de prendre une compétence « Avoir l’air cool » ou encore « combat en slip » (authentique).
Le véritable scandale, à mon sens, vient des pouvoirs, qui fonctionnent presque sur le même modèle. On peut facilement avoir un pouvoir « changer le plomb en or », ou bien « se transformer en rhinocéros ». Ou bien par exemple un pouvoir de flux, type « création d’électricité ». Les limites des pouvoirs sont calculées à partir du score de ce pouvoir : on le multiplie par deux, et on obtient un total de point qui permet de définir la portée, la durée, les dommages, l’aire d’effet, etc. du pouvoir. Mais ces tables sont sur 15 niveaux seulement.
On peut donc aisément avoir un personnage avec un pouvoir de flux à 15 à la création du personnage, ce qui, en termes de jeu, se traduit par un PJ capable de détruire facilement ce qui reste de la lune (ou de détruire une ville située à une centaine de kilomètres, à plus forte raison).

Un second point noir au tableau d’Humanydyne, c’est l’évaluation des réussites. En effet, la résolution d’une action se passe comme suit :
  • le MJ pose une difficulté (exemple : 4)
  • Le joueur choisit un certain nombre de dés à lancer, entre 1 et 10, qui traduit l’implication qu’il met à effectuer cette action
  • On a ensuite un système de positifs et de négatifs : un point de difficulté compte pour un négatif. Un chiffre impair sur un dé compte pour un négatif (double négatif sur un 1). Un chiffre pair compte pour un positif (double positif sur un 6). Chaque point dans la compétence sollicitée par l’action annule un négatif. Chaque positif annule un négatif.

Prenons un exemple concret : Sergei, agent russe mutant électrique, décide de griller une ampoule qui clignote au plafond. C’est une action toute bête, le MJ décide d’une difficulté de 1. Sergei a 15 en Electricité, il lance 2 dés, et fait 1 et 3. 2 négatifs, plus un de la difficulté, ce qui nous en fait 3, largement annulés par les 15 en pouvoir de Sergei.
Mais pas de positifs : il échoue lamentablement. Un mutant avec 15 (rappelons le, le maximum, permettant largement d’atomiser une ville en termes de puissance) échoue à griller une pauvre ampoule.
Car le système est ainsi fait que, dans Humanydyne, avoir un score élevé dans une compétence n’augmente pas les chances de réussite : cela diminue simplement les risques d’échouer de manière critique…


Pour résumer cette après midi rolistique, fort sympathique au demeurant, Maurice Dupuis conclura sur ces éléments :
  • Humanydyne est un jeu riche, avec beaucoup de potentiel
  • Humanydyne n’est pas un jeu pour débutant.
  • Humanydyne n’est VRAIMENT pas un jeu pour MJ débutant. C’est extrêmement dur de tenir un groupe de joueurs spécialisés (Maurice Dupuis a failli oneshot le boss de fin avant même que le combat commence, par exemple), même pour un MJ confirmé (comme le notre)
  • Humanydyne pourrait s’accommoder d’une révision du système de règles, ou d’une customisation, pour le rendre moins frustrant

Ceci dit, vivement la suite.


Si vous ne comprenez par le rapport entre le sujet et le titre de ce billet, c'est que vous n'étiez pas à la table cet après midi. Pas d'inquiétude.


mardi 20 octobre 2009

Japan by Proxy

Salutation à vous, lecteurs.
Tout d'abord, Maurice Dupuis (de Paris) s voit dans l'obligation de briser vos espoirs : non, aujourd'hui n'est pas la date de publication d'un nouvel épisode de ce roman exxxxxtraordinaire dont vous avez pu lire quelque passages ces derniers temps (même si il y a encore un épisode au chaud en cous de relecture). Ce dernier est un peu en pause actuellement, car Maurice Dupuis en est arrivé à un tournant de l'histoire, où Il doit faire des choix sur l'orientation à terme des périgrinations des protagonistes.
Si Il se lancait dans l'écriture de la suit sans avoir bien établi ces éléments, la seule chose qui pourrait en ressortir, tout génial que soit son auteur, srait un récit partiellement décousu, sans cohérence entre les scènes. Ce que Maurice Dupuis se refuse à faire, car une fois que l'histoire aurait été démarrée ainsi, Il aurait beau la rapiècer progressivement pour donner un peu de corps, en relisant et enrichissant, au final, on aurait toujours une espèce d'épouvantail littéraire fort peu attractif.
C'est pourquoi, hiatus.

Toutefois, ca n'est pas pour vous entretenir des tourments d'un auteur à succès que Maurice Dupuis, de Paris, écrit aujourd'hui. Il se trouve que au cours de ses périgrinations sur les internets multimédia du web 2.0, Maurice Dupuis a découvert le(s) blog(s), ou plutot photolog(s) d'un individu nommé Benoist Sébire. Ce brave homme est un francais expatrié à l'étranger (en Asie, actuellement) depuis un paquet d'années (5 ans en Finlande, 3 ans en Chine, et depuis un peu plus de 3 ans au Japon), et qui voyage énormément dans le cadre de sa profession (le secteur des Télécoms). Or, il se trouve que ce monsieur est également un grand amateur de photographie, et shoote à peu près tout ce qui lui passe à portée d'objectif au cours desdits voyages.
Ces photologs sont donc composés de clichés pris durant ses déplacements, mais aussi ses nombreuses visites de loisirs dans les différents pays qu'il a traversé. Et comme, d'une part ce monsieur fait des photographies souvent très jolies, et que d'autre part ces photographies, notamment nipponnes, ont vraiment rappelé à Maurice Dupuis la vie de tous les jours là bas (d'où le Monde de Merde, quel beau pays que le notre), et bien il Lui a semblé tout naturel de vous les faire partager.

Le photolog : http://blog.benoa.net/
Le portail dédié aux photos japonaises : http://www.image-japan.net/
La meme chose, mais en plus large : http://www.benoa.net/

samedi 26 septembre 2009

mardi 15 septembre 2009

Tétynons Ogma

Voici une modeste participation à la dernière instance de TO. L'exercice est nouveau pour Maurice Dupuis, mais le sujet étant "Chanson d'amour raté(e)", Il peut se réfugier derrière un respect du sujet pour justifier la bancalité des vers et la piètre qualité musicale de la chose. L'honneur est sauf, donc.


Je m'sentais seul, j'étais perdu
Désemparé et abattu
J'avais même pas d'imagination
Pour écrire une malheureuse chanson !

Refrain :
Brune ou blonde, claire ou ambrée
Peu importe pour la picole
L'important c'est d's'inspirer

Et un soir, je l'ai rencontrée
J'en ai été comme foudroyé
Ses formes divines, sa callipygie
M'ont laissé béat, comme un ahuri

Refrain :
Brune ou blonde, claire ou ambrée
Peu importe pour la picole
L'important c'est d's'amuser

Des tas d'choses, on en a vécu
J'ai bien cru qu'on n'se séparerait plus
Et pourtant un beau soir, elle m'a trahi
Me laissant seul, couché dans mon vomi.

Refrain :
Brune ou blonde, claire ou ambrée
Peu importe pour la picole
L'important c'est d's'oublier

Depuis j'ai oublié mes illusions.
Pour Tonton Maurice, plus de fariboles !
Cette fois, c'est fini, car pour de bon
Décidé, Il a arrêté l'alcool !

Refrain :
Brune ou blonde, claire ou ambrée
Peu importe pour la picole
Mais faut savoir s'arrêter !


samedi 12 septembre 2009

Culturons nous avce Maurice Dupuis

Salutations, ami lecteur.
En cette bonne journée du 12 septembre de l'an de grâce 2009, a eu lieu la seconde édition de la Tétyne Party. Peu de surprises, Typhon a chain-failé comme de juste, BtK était resplendissante dans sa PRB (+5 en Charisme), et, croyez le ou non, tout le monde était à l'heure (voire même en avance, pour la majorité des gens).

Mais non, ce n'est pas l'attendu qui amène aujourd'hui Maurice Dupuis, de Paris, a publier ce modeste billet. Non. Il s'agit de l'atroce révélation qu'Il a eue lors du passage à l'Académie de la Bière, lorsque son célèbre "Enfin, tout ça, ça fera pas revenir Mike Brant" a eu pour seul écho (unanime, qui plus est) : "Qui ca ? Connais pas.".

Ah, pauvre France ! Ah ca, pour publier des fesses de Rhianna sur des blogs du web 2.0, y a du monde, pour sur ! Mais alors pour connaitre de véritables artistes, on est déjà moins nombreux, hein ?
Croyez le ou pas, même après que Maurice Dupuis, de Paris, se soit laissé aller à pousser la chansonnette afin de tenter de rafraichir la mémoire des participants par un air connu, Il s'est heurté à des regards perplexes.

Adonc, grand seigneur, préoccupé de la culture de son prochain, Maurice Dupuis a décidé d'aider ses lecteurs a en acquérir un vernis minimum.
Ainsi, place à Mike !







Dans un registre légèrement différent, après en avoir révélé le secret autour d'une table pizzériatesque, Maurice Dupuis, de Paris, va répondre à la devinette de son billet précédent, à savoir l'origine de la citation lui servant de titre.

Il s'agit d'un poeme, vraisemblablement écrit par un moine éméché pris d'une envolée lyrique, à la gloire du Kirsch de la Marsotte, produit à l'abbaye de Mouthier Haute Pierre. Le poème, complet comme présenté sur les étiquettes des bouteilles, est le suivant :

Dédaignant la critique,
Bravant la concurrence,
Des plus brillants concours il est sorti vainqueur.
Il a le doux parfum, joint à la succulence
Dont les plus fins gourmets apprécient la valeur.
C'est la douce Ambroisie, c'est le nectar des Dieux,
Qui jadis aiguisait l'esprit de nos aïeux.
Ô Mouthier, de ton kirsch célébrons la victoire !
Il est de son destin, et l'honneur, et la gloire.


Merci de votre attention.

jeudi 3 septembre 2009

C'est la douce ambroisie [...] qui jadis aiguisait l'esprit de nos aieux

Aujourd'hui, Maurice Dupuis, de Paris, a décidé de faire une pause dans la série de ses publications littéraires, et ce à des fins éducatives.
En effet, les plus attentifs d'entre vous se souviendront sans peine du précédent billet où Maurice Dupuis, de Paris, détaillait le modus opérandi nécessaire à l'élaboration du brevage des Dieux, à savoir l'Ice Coffee. Toutefois, Maurice Dupuis, suite à cette expérience, est resté sur sa faim. En effet, Il lui a toujours semblé, depuis, qu'il manquait quelque chose. Que cette première publication en appelait une seconde. C'est pourquoi aujourd'hui, Maurice Dupuis vous fait une fois de plus part de ses secrets culinaires, en vous dévoilant sa recette de curry, plus connue dans les milieux spécialisés sous le nom de "Ambroisie de l'extase des sens aux mille épices" (traduction littérale du Mandarin).


Aussi, ne perdons plus de temps, car je vous sens fébrile, passons à la recette.

Tout d'abord, il vous faudra préparer du riz. Cet aliment s'accomodant fort bien d'etre préparé à l'avance et mis au frais, Maurice Dupuis ne saurait que trop conseiller d'en avoir une bonne dose sous la main déjà prèt, pour limiter le nombre de choses à faire.
Il faudra également :
  • une petite poele
  • une casserole
  • un épluche légumes
  • un grand couteau d'éventreur (ou, à défaut, de cuisine)
  • des carottes (1/2 pour 1 personne)
  • des pommes de terre (1 pour une personne)
  • des steaks hachés (1 pour une personne)
  • du sel
  • des cubes de curry (trouvables en épicerie japonaise - Maurice Dupuis a trouvé un seul fournisseur à Paris, et s'y tient donc : l'épicerie Kioko, dans le 2è arrondissement de Paris, pres de l'Opera)
  • de la poudre de curry (optionnel, ca dépend de vos gouts en matiere d'épicage, et du degré de force du curry en cubes)



Dans un premier temps, il faut préparer les légumes.
Eplucher les carottes, les laver, puis les couper en petits morceaux.



De meme, éplucher les pommes de terre, les laver puis les découper.



Ensuite, verser un fond d'eau dans la casserole. Cette eau servira de base pour le curry, donc il faut éviter d'en mettre trop si on ne veut pas finir avec de la lavasse (ou 10L de curry en trop), mais en mettre assez pour cuire les légumes, tout en sachant que cela réduira raisonnablement apres l'ajout des cubes de curry. Maurice Dupuis, de Paris, dose en général 40-45cl d'eau pour une personne, quitte à forcer un peu sur la chauffe ensuite pour réduire le volume.

Faire bouillir l'eau, puis ajouter les légumes, et les laisser cuire environ 5-7 minutes à feu doux.



On peut en parallèle commencer a s'occuper de la viande.
Les faire griller au beurre dans la petite poele. A mi-cuisson, les decouper en petits morceaux et les laisser finir de griller à feu dous dans la poele.



Les 5-7 minutes pour les légumes devraient etre environ écoulées. On peut maintenant ajouter un peu de sel dans l'eau de cuisson, et les cubes de curry. La dose dépend des gouts de chacun, et du volume d'eau de cuisson. Pour une personne, Maurice Dupuis, de Paris, met entre 1 et 1 cube et demi, mais c'est beaucoup au jugé.



Bien remuer pour dissoudre les cubes, en montant un peu le feu pour faire réduire le tout. Quand le mélange semble homogène, ajouter la viande, et continuer à mélanger quelques instants (~1-2 minutes), en goutant et en ajustant le sel et la poudre de curry pour obtenir le gout désiré.



Pendant cette dernière phase, on peut facilement remplir une assiette de riz et la réchauffer au micro ondes.



Une fois le riz réchauffé, il ne reste plus qu'a verser le contenu de la casserole par dessus.

Profit.





PS : il y a une éminente référence littéraire dans le titre de ce billet. Mais je mettrais ma main à couper dans le feu que personne ne saura trouver de quoi il s'agit. Les paris sont lancés !


mardi 1 septembre 2009

Chapitre 1 - "Oui, le découpage est arbitraire, et ?"

Yataro croisa les bras au dessus de lui, dans une ultime tentative de se protéger de l’attaque qui allait immanquablement survenir. Serrant les dents, les yeux fermés, il attendait, terrifié, le coup qui allait s’abattre sur lui. Il s’était toujours douté qu’il finirait par avoir des ennuis avec les créatures étranges qu’il voyait depuis toutes ces années, mais c’était une toute autre chose d’être réellement confronté à la perspective d’être dévoré par l’une d’entre elles.
Il entendit un choc sourd, spongieux, et une violente douleur commença à irradier dans son avant bras, lui coupant le souffle. Presque immédiatement après, il sentit une espèce de liquide tiède et visqueux se déverser sur lui.
« Oh merde… je vais me faire bouffer, elle me bave dessus, c’est foutu, c’est foutu, c’est foutu… »
Paralysé par la peur, Yataro n’avait même plus l’énergie de hurler. Quelques secondes s’écoulèrent, et la douleur dans son bras commença à refluer. Et la créature n’avait, semble-t-il, toujours pas décidé de passer à l’attaque.
Précautionneusement, craignant ce qu’il risquait de voir, il rouvrit lentement les yeux, et baissa sa garde. Sa manche droite était déchirée, et il put voir que son avant bras portait la trace d’un bel hématome, qui commençait à émerger. Le reste de ses vêtements était couvert d’une substance noirâtre, qui fumait légèrement.
Et devant lui, là où, quelques minutes auparavant, se tenait le monstre, il n’y avait plus qu’une grosse flaque de ce même fluide, qui s’évaporait à vue d’œil dans un panache de vapeur grasse et malodorante. On aurait dit un mélange de toilettes mal nettoyées et de marché aux poissons par une belle journée d’été.
Yataro tourna brusquement la tète sur le coté et vomit son diner sous les effets combinés de la peur et du dégoût. Bon sang ! Mais qu’est ce que c’était que ce truc ? Qu’est ce qui a bien pu se passer ?!
Ses jambes refusant toujours de le porter, il se traina péniblement à l’écart des restes de la créature, et prit quelques grandes inspirations afin de se calmer, et de récupérer des spasmes qui agitaient encore son estomac désormais vide. Alors, il put à nouveau regarder autour de lui.
Il remarqua assez rapidement, près de la « charogne », une grosse pierre anguleuse, qui, tout comme ses vêtements, était couverte de cet étrange mucus et fumait abondamment. Il prit alors conscience que c’était vraisemblablement cette pierre qui l’avait frappé au bras, lorsqu’il se protégeait aveuglément. Mais alors, se pouvait il que….

Un bruit de pas interrompit brutalement sa réflexion. Aux aguets, malgré son état de faiblesse avancé, il se tourna en direction de la source du bruit, et distingua bientôt une silhouette. A mesure que celle-ci se rapprochait, il put en distinguer les caractéristiques plus précisément.
L’individu qui se dirigeait vers lui d’une démarche assurée était un jeune homme élancé. Il devait mesurer près d’un mètre quatre-vingt, se dit Yataro. Il paraissait jeune, pas plus de la trentaine, et portait un grand pardessus gris, sur des vêtements plutôt ordinaires – un jean et un polo, semblait-il –. Il avait une cigarette à la bouche, et en soufflait la fumée par le nez, ce qui entourait son visage à l’expression impénétrable d’un léger nuage bleuté.
Il se dégageait de cet homme une présence imposante, presque menaçante. Mais après l’expérience qu’il venait de vivre, Yataro aurait accueilli le dernier des yakuzas avec des larmes de gratitude dans les yeux.
L’individu vint se camper devant lui, et lui tendit la main. Dans un soupir de soulagement, Yataro tendit la sienne pour qu’il l’aide à enfin se relever. Mais au dernier moment, l’homme écarta sa main, et l’adolescent surpris et déséquilibré, se retrouva une fois de plus campé sur son postérieur, à fixer son présumé sauveur d’un regard interrogateur.
Celui-ci, loin de se démonter, lui tendit à nouveau la main, paume vers le haut, mais cette fois en ajoutant d’une voix lasse :
« Cent mille.
_ Eh ? » Ne sut que répondre Yataro, cherchant à comprendre.
« Cent mille. Yens.
_ Hein ? Quoi ? Pour quoi ? Je … ne comprends pas bien…
_ L’exorcisme. »Fit l’homme, pointant du pouce la grosse pierre et les restes de la créature derrière lui.
« Je m’en suis occupé, donc tu me doit mes honoraires. Cent mille yens, c’est le tarif. Allez, envoie les billets, maintenant.
_ Mais … mais c’est stupide ! J’ai pas cet argent moi ! Et puis vous sortez de nulle part, vous faites je sais pas quoi, et d’un coup, je dois vous payer toute cette montagne de fric ? Pas moyen, c’est non ! » S’insurgea Yataro, qui avait retrouvé ses esprits.
« Désolé gamin, mais c’est mon business. Je travaille pas gratuitement, donc va falloir payer, d’une manière ou d’une autre. Et franchement, c’est pas si cher que ca, considérant que je viens de te sauver la vie. Allez, te fais pas prier plus que ca, et règle tes dettes. Tu peux t’estimer heureux que je t’aie pas demande de payer d’avance. Tu vois, t’es déjà une exception, alors va pas pousser ta chance un peu trop loin.
_ Mais je vous dis que je n’ai pas cet argent ! J’ai rien demandé moi ! C’est du racket, voilà ce que c’est. Ah, ca y est, je comprends mieux, c’était une mise en scène, hein ? Pas mal comme idée, on joue les sauveurs, et on en profite pour tirer un maximum des pauvres gens qui se sont fait avoir ! » Commentait à s’emporter Yataro.
L’homme soupira.
« Ecoute gamin, si je ne me trompe pas sur ton compte, je suis sur qu’au fond de toi, tu sais très bien que c’était pas une mise en scène, et que tu as vraiment failli y passer. Maintenant, tu m’as l’air de quelqu’un de raisonnable, et comme effectivement je ne t’ai pas demande ton avis avant de te sauver la vie, on peut envisager de trouver un arrangement pour que tu me payes.
_ Je…et bien… peut être, effectivement. » Commença Yataro, se relevant doucement contre le mur.
« Ou pas ! »
D’un geste brusque, il lança au visage de l’inconnu la vieille chambre à air de vélo, qu’il avait machinalement gardé à la main depuis qu’il s’en était dépêtré. Profitant des instants de confusion que cela provoqua, il bondit hors de sa portée, et se mit à courir pour lui échapper. Il était toujours affaibli des suites de son aventure récente, mais la crainte d’être pour de bon tombé sur un yakuza qui risquait de décider de vendre ses organes, ou quelque autre joyeuseté du même acabit, pour éponger une dette imaginaire, lui donnait le regain d’énergie qu’il lui fallait pour s’enfuir. Cette fois, le danger était bien réel, concret, et donc Yataro avait confiance dans ses capacités à y échapper. Il suffisait juste de courir assez vite…

Dans la ruelle, Ryuuji jura à voix basse. Le gamin l’avait réellement pris par surprise, et le coup de chambre à air avait fait voler sa cigarette, le brulant à la joue au passage.
Tournant la tète vers le fuyard, il constata que ce dernier avait presque rejoint la grande avenue. Il soupira, énervé. Athlétique comme il l’était, il aurait sans aucuns doutes pu le rattraper – le gamin avait l’air d’être un rat de bibliothèque, en plus –, mais après ? Certes, il avait fait preuves de plus de tripes que Ryuuji ne lui en aurait soupçonnées, en s’échappant ainsi, mais il ne pensait pas qu’il lui avait menti lorsqu’il lui avait dit ne pas avoir l’argent pour le payer.
Fouillant dans une poche de son pardessus, il se ressortit une nouvelle cigarette, et l’alluma distraitement. Inspirant une longue bouffée pour se calmer, il se détourna, et repris sa marche dans la direction opposée.
« Tch…. Sale journée décidemment. Deux pauvres dans la même soirée, c’est pas avec ca que mes affaires vont tourner… »

Au fond de la petite rue de traverse, la flaque de liquide nauséabond finissait de s’évaporer.

vendredi 28 août 2009

Introduction (?) - Part 4

« Un million ?! C’est une plaisanterie, hein ? »

Les conversations s’éteignirent instantanément. L’homme qui venait de crier ces paroles s’était levé brusquement de son tabouret, et semblait sur le point de faire une attaque. Quelques murmures amusés fusèrent de part et d’autres.

« Mais où vous voulez que je trouve une somme pareille ? Vous êtes complètement fou !
_ Hé, c’est le tarif. A prendre, ou à laisser. » Répliqua son interlocuteur.

Ce dernier, assis au comptoir, sirotait un copieux whisky. Il ne semblait pas plus perturbé que çà par les éclats de l’autre individu, et avait le regard perdu au fond de son verre.

« Ha ! Je suis sur que je peux trouver des douzaines de gens comme vous qui travailleraient pour un dixième de cette somme ! Des dizaines ! » Martelait-il, en frappant le bar du plat de la main. Toutefois, sa voix tremblait légèrement, ce qui tempérait quelque peu l’assurance qu’il affichait. Et à son front perlait un filet de sueur.

« Grand bien vous fasse. Je vous conseille de vous mettre en route tout de suite, alors, parce que je suis le seul à faire affaire par ici. Et la concurrence ne s’approche pas trop non plus, vous comprenez. Mais si vous voulez, pour deux cent mille, je vous donne quelques bonnes adresses. Ca vous intéresse ? »
Le jeune homme tourna la tête vers son interlocuteur, et le regarda d’un air moqueur. Un fin sourire sans chaleur étira ses lèvres alors qu’il prononçait ces mots, et il fit tinter la glace dans son verre d’un air provocateur. Plusieurs personnes à des tables proches pouffèrent ouvertement.

« Je… gniii…. Escroc ! Charlatan ! Monstre ! Je vais m’occuper de votre réputation ! Vous pouvez y compter ! » Ragea l’homme, en attrapant son pardessus dans un mouvement colérique. Il fouilla quelques instants dans une poche, et en sortit un billet de cinq mille yens qu’il plaqua violemment sur le comptoir.
« Et gardez la monnaie ! » cracha-t-il, avant de quitter le bar à grands pas.

Lorsqu’il eut claqué la porte, comme tout le monde s’y attendait, les conversations reprirent progressivement, bourdonnant au dessus du léger air de jazz qui flottait dans la pièce. Bientôt, le Bogey Bar retrouvait son ambiance feutrée habituelle.
Il s’agissait d’un bar de taille modeste, pouvant accueillir tout au plus une quinzaine de personnes. Ce soir là, il était bien rempli, et une grosse demi-douzaine de personnes – une clientèle d’habitués – étaient installées aux trois tables qui occupaient l’essentiel de la pièce. Au comptoir, toutefois, seul se trouvait le jeune homme qui avait été le centre d’attention quelques instants plus tôt.
Il avait terminé de boire son whisky – à une vitesse étonnante, qui trahissait le buveur chevronné –, et avait à nouveau les yeux dans le vide, contemplant un point qui se situait au-delà du gros bloc de glace trônant dans son verre.
Le barman, qui avait observé la scène à une distance respectable, s’était rapproché pour empocher le billet. Le glissant dans la poche de son tablier, il vint se placer en face de son client, et l’observa sans mot dire quelques instants, les bras croisés sur la poitrine.

« Quoi ? Tu vas me mettre à la porte parce que j’ai gâché l’ambiance de ton satané bar ? » Lâcha enfin le jeune homme, reposant son verre sur le comptoir.
« Non gamin, tu me rapporte trop de clients pour que j’en arrive là, mais si tu pouvais quand même éviter de causer des scènes, ça m’arrangerait bien. C’est pas bon pour la pub, des gens comme lui !
_ Tch… Comme si un monsieur Personne dans son genre pouvait avoir la moindre influence sur ta clientèle. Tiens, sers m’en donc un autre, au lieu de raconter n’importe quoi. » Répliqua le jeune homme, poussant son verre vide vers le barman.
Ce dernier le souleva d’une main distraite, et se retourna pour attraper derrière lui une bouteille de Yoichi. Alors qu’il versait une généreuse rasade du liquide ambré, il reprit :

« Tu sais, Ryuuji, t’as vraiment un caractère détestable. Quand on est dans le service, il faut des fois être un peu plus conciliant, tu crois pas ?
_ J’ai pas besoin d’être conciliant. Je vais pas commencer à négocier mes tarifs avec le moindre pékin qui vient me voir. S’ils viennent, c’est que je suis le meilleur, et ils le savent. Et la qualité, ça se paye, point. Si ça leur plait pas, ils ont qu’à aller voir un charlatan ou un prêtre. » Répondit sèchement Ryuuji. Il avait sorti de sa poche un paquet de cigarettes écrasé, et gratta une pincée d’allumettes pour en amorcer une.
« Et en plus, c’était pas si cher que ça.
_ Si tu l’dis, c’est toi l’expert, après tout. » Conclut philosophiquement le barman, en déposant le verre plein devant son client.
« Ha ! Venant de toi entre tous, je prends ça pour un compliment, le vioque ! » Ricana Ryuuji, en soufflant un gros nuage de fumée au visage de son interlocuteur, lequel sourit en retour.

« Bon, et si tu me parlais de ce client que tu disais avoir rencontré avant-hier ? Vu que je ne suis sur aucune affaire, finalement, ça pourrait être intéressant. Après, je sors prendre l’air. Cet abruti m’a agacé, j’ai besoin de marcher un peu. » Reprit-il.

Le barman se pencha alors un peu en avant, et, à voix basse, entreprit de relater ce qu’il savait à Ryuuji, qui l’écoutait avec attention, alternant bouffée de cigarette et rasade de whisky d’un air concentré.

samedi 22 août 2009

Introduction - Part 3

« Gochisousama ! »1
Yataro se leva après avoir posé ses baguettes, et se dirigea vers la sortie. Les cours du soir avaient été fidèles à eux-mêmes, c'est-à-dire assommants, et c’est le ventre creux qu’il en était sorti. Il avait donc décidé de casser la croûte dans un petit restaurant proche dans le quartier.
Une légère brise l’accueillit à l’extérieur. Il était maintenant près de 21 heures, et la lune brillait clairement dans un ciel dégagé, entre deux immeubles. La journée avait été épuisante, mais le temps agréable lui donna envie de rentrer à pieds chez lui, à la fraîche.

Le quartier de Yurakuchô, connu entre autres pour ses nombreux petits restaurants et bars, bruissait d’animation. A plusieurs reprises, Yataro dut s’écarter pour ne pas être bousculé par des groupes de salarymen déjà complètement éméchés, la cravate autour du front, qui faisaient l’échelle (pratique consistant à alterner les bars d’un coté et de l’autre d’une même rue, d’où le nom pour le moins imagé) avec un enthousiasme évident.
La promenade pour rentrer chez lui était donc assez relaxante, et lui laissait, d’ordinaire, le temps de souffler un peu et de se changer les idées avant de réintégrer la maison familiale, où l’attendait immanquablement son démon de petite sœur. Il soupira. A tous les coups, l’école avait appelé pour prévenir de son comportement « inacceptable » (comme l’avait si bien souligné le principal, à de trop nombreuses reprises), et il allait écoper, non seulement d’un nouveau sermon, parental cette fois ci, mais surtout des taquineries à répétition de Rina.
Non pas qu’il n’ait pas aimé sa sœur. Non, au contraire, il l’adorait. Mais la modération était une valeur dont elle ignorait tout. Du coup, elle ne laissait jamais passer une occasion de taquiner et d’asticoter son frère, finissant immanquablement par le faire craquer…
Oh oui, la soirée… non, les journées à venir, s’annonçaient difficiles.
Quelle misère !

Se détournant de la grande artère qu’il suivait jusqu’à maintenant, Yataro s’enfila dans une rue de traverse. En journée assez animée – on y trouvait une petite boutique de vêtements, un poissonnier, un confiseur et un magasin de vélos –, elle voyait son activité diminuer en début de soirée, et c’est donc sans surprise qu’il s’engagea dans la voie déserte, laissant derrière lui le brouhaha et les lumières intenses de la grande avenue.
Cheminant doucement, son attention fut soudain attirée par un léger bruit sur sa gauche. Une sorte de frottement, de glissement, suivi de sons humides – « plotch, plotch, schouiiiik » –
Tendu, il ralentit le pas, et dirigea son regard dans cette direction en plissant les yeux. Fort heureusement, sa vue avait commencé à s’accoutumer à la pénombre toute relative du lieu, et c’est donc immédiatement qu’il localisa le coupable. Devant le rideau de fer barrant l’étal du poissonnier, pataugeant dans les flaques d’eau, et le regardant fixement de ses grands yeux verts, se tenait un énorme matou tigré.
« Rhaaa, me fais pas une peur pareille toi ! » le gourmanda-t-il, avec un petit sourire.
Décidant apparemment que l’intrus interrompant sa maraude nocturne ne présentait pas un bien grand danger, le chat ignora superbement cette remarque, et détourna la tête pour se remettre à flairer la boutique d’un air fort affairé.
Soulagé, Yataro s’apprêtait à reprendre son chemin, lorsque le chat se mit à miauler et à souffler de manière extrêmement agressive.
« Holà, d’accord, d’accord, je m’en vais, pas la peine de faire tout un from… » Commença-t-il, en se retournant vers l’animal. Qui ne soufflait, constata-t-il, pas le moins du monde dans sa direction.
Il sentit ses tripes se nouer, alors qu’il réalisait que les bruits de frottement et les « pas » humides avaient repris, tandis que le chat, hérissé, était resté immobile.
« C’est sûrement un autre chat, ou… ou un chien… » tentait de se rassurer Yataro. Mais il savait très bien, en son for intérieur, que dans un cas comme l’autre, il aurait déjà entendu des aboiements ou des feulements. Pas cette espèce de glissement mouillé qui se rapprochait de plus en plus.
Le matou cessa brutalement de souffler, et commença à gémir, se tassant sur ses pattes avant, et reculant un peu. Il fixait un point dans l’ombre, sur la gauche de Yataro.
Ce dernier, tétanisé, tourna lentement la tête, alors que le chat filait finalement sans demander son reste.
Il ne vit strictement rien.
Angoissé, il se frotta rapidement les yeux, et y regarda un peu plus attentivement.
Toujours rien. Il faisait trop sombre à cet endroit pour qu’il y puisse y distinguer ce qui avait tant effrayé l’animal. Trop sombre… Il réalisa soudain que la tache d’obscurité qu’il fixait s’était rapprochée de lui. Et que les bruits de succion étaient maintenant plus forts.
C’est alors qu’il comprit que la chose, quoi qu’elle soit, se cachait dans cette petite nappe couleur d’encre. Décidant qu’il ne serait pas une très bonne idée de se laisser approcher plus, Yataro pris ses jambes à son cou, et se mit à courir vers la grande avenue, à quelques centaines de mètres de là.
La lumière des éclairages municipaux semblait ne pas se rapprocher, et il sentait la panique l’envahir pour de bon. Bon sang, avait-il toujours été aussi mauvais à la course à pieds ? Si on lui avait un jour dit qu’il risquerait sa vie en fuyant un monstre non identifié, il se serait sûrement entraîné avec plus de sérieux ! Cette réflexion incongrue lui arracha un sourire fugitif. Il devait bien être la seule personne qui aurait, justement, pris un tel avertissement pour argent comptant, au lieu d’en rire comme d’une mauvaise plaisanterie.
Son sourire s’effaça immédiatement, et son cœur loupa un battement lorsqu’il bascula en avant. Complètement omnubilé par l’idée de fuir la chose et de rejoindre la grande rue le plus vite possible, il en avait oublié de regarder où il mettait les pieds… Aussi s’étala-t-il lourdement par terre, à plat ventre, l’air chassé de ses poumons sous le choc. Malgré ses mains qui le lançaient, sûrement copieusement écorchées par la réception, il roula sur le dos et se rétablit en position assise. Il s’était emmêlé les pieds dans quelque chose, ce qui lui avait fait perdre l’équilibre. Il frissonna en découvrant une espèce de tentacule noire et luisant enroulé autour de ses chevilles. Fébrile, il se mit en devoir de l’arracher, tirant sur l’objet caoutchouteux qui l’empêchait de se relever, avant de réaliser qu’il s’agissait d’une vieille chambre à air de vélo, qui avait sûrement atterri là suite à une exploration des poubelles voisines par un chat local.
Yataro commençait à retrouver son calme, et il put donc se dépêtrer les pieds, lorsqu’il sentit une goutte humide lui tomber sur les mains. Levant la tête, il vit avec horreur que la chose l’avait rattrapée, et se tenait au dessus de lui, suintant un liquide à l’odeur acre. Elle était immense ! Bien qu’il ne puisse pas la distinguer à cause de la nappe d’obscurité impénétrable qui l’entourait, celle-ci la dominait largement, comme pour l’engloutir.
Il essaya, au mieux de ses facultés, d’évaluer la situation. Il était assis dans une ruelle déserte, le dos à la seule voie d’évasion possible, de toutes manières hors de portée, et surplombé par une chose qui n’avait eu aucun mal à le suivre alors qu’il s’enfuyait éperdument. Ajoutez à cela qu’il sentait vaguement qu’il s’était abîmé le genou en tombant, et vous comprendrez qu’il arriva bien vite à une conclusion fort peu réjouissante.
« Quelle misère… »

___________________

1 : Formule employée traditionnellement à la fin des repas. Se dit tout aussi bien lorsqu'on est en groupe que lorsqu'on est seul.

lundi 17 août 2009

Introduction - Part 2

Dans un fracas assourdissant, Yataro chuta de sa chaise en gesticulant, hurlant de terreur. Le principal s’interrompit net, et tous les regards se braquèrent sur le fautif, qui reprenait à peine ses esprits –et son souffle– et cherchait encore à savoir où il était.
Il se trouvait dans le gymnase de l’école. Une large estrade avait été montée le long du mur nord. A l’avant de celle-ci, debout derrière un pupitre, se tenait le proviseur, monsieur Hikami. Ce dernier fronçait les sourcils d’un air contrarié, et fit un petit geste de la main en direction de l’équipe enseignante, qui était assise sur des chaises pliables derrière lui.
Le reste du gymnase était occupé par les élèves, sagement assis, répartis par classes. Celle de Yataro, comme toutes celles de troisième année, se trouvais juste au pied de l’estrade, ce qui aurait de toutes manières rendu futile tout espoir de passer inaperçu, même s’il n’avait pas crié en se réveillant.
Les élèves commençaient à murmurer, et un brouhaha enflait progressivement dans le hall. Yataro entendit des ricanements derrière lui, mais ne se préoccupa pas de savoir qui, dans sa classe, pouvait bien se réjouir de sa situation inconfortable. D’autant plus que le pire restait à venir. En effet, Sawaguchi-sensei, le professeur de sports, avait répondu à la sollicitation silencieuse du proviseur, et après être descendu promptement de l’estrade, se frayait maintenant un chemin vers le fauteur de troubles. Il l’attrapa fermement sous le bras, avant de le conduire hors du hall afin que la cérémonie puisse reprendre son cours.
Alors que, encore confus, il entendait monsieur Hikami, le principal, frapper dans ses mains pour appeler un retour au calme, Yataro ne put s’empêcher de tourner la tète vers l’estrade qui se tenait au fond de la salle. Sur celle-ci, derrière les rangs des professeurs, il découvrit ce à quoi il s’attendait : une vingtaine d’adolescents au teint blême, habillés d’uniformes passés de mode, trempés. Qui le regardaient fixement.
Il soupira de soulagement lorsque les portes du gymnase se refermèrent dans son dos. Il sentait encore sur sa peau la froideur de l’eau du lac, et le soleil qui brillait en cette fin de matinée le réchauffait agréablement, dissipant progressivement son angoisse. Malgré le sermon qu’il n’allait pas manquer de recevoir, il préférait cent fois être là plutôt que dans la salle qu’il venait de quitter.

*
* *

Le ciel se teintait de rouge lorsque Yataro sortit de la salle des professeurs, où, comme prévu, il avait pris un sacré savon, à peine atténué par le crédit positif dont il jouissait auprès des enseignants de son lycée. Il faut dire que même pour un élève modèle comme lui, interrompre la cérémonie à la mémoire des 22 « élèves éternels » d’Azabu, les malheureux ayant péri lors de la tragédie du lac Sagami, n’est pas un acte pris à la légère. Il lui avait fallu moult excuses et des heures de prêche avant qu’on ne le laisse partir, avec la promesse qu’on le tiendrait à l’œil.

Omori Yataro était pourtant un jeune adolescent sans histoires. Assez doué pour les études, il avait brillamment passé le concours d’entrée de l’école d’Azabu, où il était désormais en dernière année de lycée. Toujours diligent, il était plutôt du genre à passer inaperçu, aussi n’était il pas réellement habitué à être mis en avant de la sorte. Et il avait horreur de ça, d’autant qu’il ne pouvait rien dire pour se justifier sans passer pour un dingue, ou un menteur.
Car sous ses dehors d’adolescent comme tout le monde, Yataro, depuis aussi loin que remontaient ses souvenirs, voyait, ou ressentait, des choses qui restaient invisibles aux autres. Ca pouvait être des fantômes, comme cet après midi avec les « élèves éternels », attirés là sans doutes par la cérémonie annuelle en leur honneur, ou bien des phénomènes surnaturels qui semblaient n’avoir rien à voir avec les humains. Mais ça restait imprévisible, et il pouvait très bien rester plusieurs mois sans rien voir, et soudainement se trouver possédé par les souvenirs de quelqu’un d’autre, par exemple. Et c’était extrêmement inconfortable, sans parler de la difficulté à expliquer ses réactions sans passer pour un taré fini.
Il soupira. Malgré sa furieuse envie de rentrer chez lui se coucher pour oublier tout ça, il devait encore aller assister à ses cours du soir, sans quoi ses parents risquaient de s’inquiéter et de lui poser des questions. Et la dernière chose dont il avait envie aujourd’hui était un autre interrogatoire en règle.
Quelle misère.
C’est donc en se demandant ce qu’il avait bien pu faire au Ciel pour être doté de ces sens surnaturels –qui l’empêchaient même de sécher les cours en paix !– qu’il se mit en route vers la gare pour se rendre à Yurakuchô.

mercredi 12 août 2009

Combien de sucres dans votre 1,3,7-trimethylxanthine ?

Bonsoir, ami lecteur.
Aujourd'hui, Maurice Dupuis, de Paris, a décidé de vous révéler une autre facette de sa (merveilleuse, celà va sans dire, mais mieux en le disant) personnalité. En effet, s'il est désormais bien connu que Maurice Dupuis est un écrivain de talent à la plume leste, un plongeur sous marin sans peur, un chercheur digne du professeur Thibault, un bassiste que tous les plus grands groupes s'arrachent, sans compter un assistant shériff pare balles, il est bien peu de personnes qu'il est également un Chef cuisinier de première classe.

Aussi, le billet d'aujourd'hui traitera d'une recette simple, mais savoureuse, de Maurice Dupuis, grand amateur de café devant Lui-Meme, à savoir l'Ice Coffee.

Les ingrédients et ustensiles sont les suivants :
  • un récipient gradué afin de préparer la mixture
  • une cuiller
  • du café en poudre (très important, les granules, c'est non seulement moins bon, mais ne plus ca se dissout très mal dans un liquide froid, et donc ca complique grandement la préparation)
  • du sucre en poudre
  • du lait



Tout d'abord, il convient de de doser environ 30 grammes de café (on se reperera par rapport aux graduations "sucre", parce que Maurice Dupuis de Paris en a décidé ainsi)



Ensuite, on ajoute environ 30g de sucre par dessus.



On mélange bien les deux poudres pour un mélange homogène, ou à peu près.



On rajoute 35 cl de lait froid, et on mélange vigoureusement avce la cuiller pour bien dissoudre tout ca.



Ensuite on laisse reposer un peu au frigo, histoire de bien refroidir le tout.

Et enfin, on peut servir dans un grand verre, après avoir remélangé vigoureusement une dernière fois, pour faire mousser un peu le mélange.



Idéalement, si on dispose d'un blender, on peut rajouter quelques glacons et blender le tout, ca donne une consistance un peu plus cremeuse en plus de refroidir vraiment la boisson. C'est meilleur, mais il faut avoir ledit blender.

Alors, merci qui ?


PS : Si vous vous etes fait la remarque "Hey, mais il manque la cuiller dans la photo du matériel !", félicitations, vous avez l'esprit aussi attaché aux détails insignifiants que l'Aimable Hôte de ce blog.

samedi 8 août 2009

Griffonnages

Afin qu'il ne soit pas dit que Maurice Dupuis, de Paris, est à l'Ecriture ce que 3D Realms est au Jeu Vidéo, Il a décidé, en exclusivité mondiale, de dévoiler le début de l'introduction de son futur meillòrventoj (ou best-seller, comme diraient ces cochons d'impérialistes linguistiques d'outre manche).

Toutefois, ne vous attendez pas trop a voir une suite publiée dans des délais brefs. Non pas qu'elle ne soit pas écrite (il y a actuellement 6 pages "format roman" écrites, soit encore 5 fois cet extrait, et environ le double en gestation), mais Maurice Dupuis, de Paris, aimerait bien en avoir un peu plus sous le coude avant de commencer à diffuser le contenu, ne serait ce que pour voir où ses idées l'ammènent, tant en termes de contenu - Eh oui, il risque d'y avoir exclusivité de relecture a quelques personnes pendant un bout de temps ! - que de volume rédigé, pour des raisons qui semblent évidentes (ou pas).

Bref, Maurice Dupuis vous a assez fait languir, voici donc les premiers lignes dudit "roman" (qui n'en est pas encore un, mais qui pourrait le devenir - et qui aura à ce moment un titre, avec un peu de chance).

*
* *

Le soleil brillait froidement dans le clair ciel automnal. Quelques filets de nuages flottaient paresseusement au dessus du lac, portés par un léger vent d’est, contrastant cruellement avec la panique qui faisait rage à bord de la petite embarcation. Partout les gens hurlaient, et tentaient de gagner les trop rares canots de sauvetage, piétinant allègrement les personnes se trouvant sur leur chemin.
Dans une brusque secousse, le bateau s’inclina un peu plus, projetant Yataro contre la rambarde de sécurité. Un craquement sec. Il sentit deux de ses cotes se briser sous l’impact, alors même qu’il voyait un de ses camarades de classe être précipité dans les eaux noires, où il commença à se débattre en appelant à l’aide.
Déjà, une petite barque s’éloignait du navire en perdition, sous les cris des malheureux restés à bord. Crachant un peu de sang et respirant avec difficulté, Yataro se mit en devoir se ramper vers l’arrière du bateau, où se massaient les passagers tentant d’évacuer. Plusieurs personnes le dépassèrent en courant, ne portant pas la moindre attention à lui.
Pris d’une quinte de toux, il se recroquevilla en deux sous le coup de la douleur, vomissant des gros caillots de sang. Il s’était sûrement perforé quelque chose lorsque ses cotes avaient été cassées… Terrassé par une grande lassitude, il roula sur le dos, et tourna la tète sur le coté, vers le lac qui scintillait doucement au loin, comme insouciant de la tragédie qui se jouait à cet instant.
Il entendait toujours les cris, mais de manière diffuse maintenant. Il était fatigué... épuisé. Pourquoi tous ces gens faisaient ils tant de bruit, d’ailleurs ? Les secours allaient bien arriver, de toutes manières. Bientôt, c’est sûr.
Une nouvelle secousse, de nouveaux cris de terreur. Le pont s’inclina a nouveau dangereusement, et il commença à glisser vers le garde fou. N’ayant plus l’énergie nécessaire pour se retenir, il se vit lentement se rapprocher du bastingage, pour finalement basculer par-dessus bord.
Le choc lui fit reprendre un peu ses esprits, mais ne suffit pas à lui rendre ses forces. Il tenta vainement d’agiter les bras et les jambes pour regagner la surface, mais sans succès. Il s’enfonçait inexorablement dans les eaux glacées du lac… Il voyait encore la surface, mais elle semblait si lointaine, désormais, et le halo trouble qu’y dessinait le soleil semblait déjà appartenir à un autre monde. N’y tenant plus, il relâcha l’air qu’il avait dans les poumons et inhala machinalement une grande goulée d’eau trouble.
C’est alors que sa conscience se dissipait qu’il réalisa, enfin, que les secours ne viendraient pas. Pas pour lui, du moins…



jeudi 2 juillet 2009

Je sers la science, et c'est ma joie

Comme vous le savez surement déjà, Maurice Dupuis, de Paris, et doté d'un intellect et d'une perspicacité hors du commun. Ces éléments, qui avaient, jusqu'à ce jour, échappé par on ne sait quel prodige à Son employeur, ont enfin éclaté au grand jour.
Du coup, Maurice Dupuis, de Paris, a été affecté à un projet où Ses talents pourront briller comme jamais. Car oui, depuis hier, Maurice Dupuis, de Paris, est chercheur.


lundi 29 juin 2009

A la manière de...

Maurice Dupuis, de Paris, a, aujourd'hui, réussi une performance hors du commun. En effect, pour la première fois depuis de nombreuses années, Il a réussi a retaper au format électronique un des innombrables chiffons qui trainent dans ses placards, et qui peuvent (ou pas ? ) etre considéré comme des romans / nouvelles / autres.
En l'occurrence, il s'agit aujourd'hui d'une production relativement récente, écrite il y a à peine un an et demi entre un coin de table dans une chambre d'hotel à Osaka et une tablette de voyage dans un avion de la JAL (comprendre "c'est un premier jet non retravaillé, et qui ne le sera probablement jamais, parce que MD,dP, a la flemme").
L'idée était, comme le titre l'indique, un petit exercice de style que Maurice Dupuis, de Paris, affectionne tout particulièrement, le célèbre "à la manière de". Ainsi est né le synopsis d'une histoire à mi chemin enter Abyss et Biohasard, présenté à la manière d'un auteur de thrillers que Maurice Dupuis, de Paris, affectionne (bien qu'Il aie tendance à le trouver fort répétitif).

Adonc, voici l'amorce de ladite nouvelle / roman (et, très honnètement, ce qui sera surement tout ce que vous pourrez lire de cette histoire, vu que les pulsion littéraires de Maurice Dupuis Le poussent plus vers une autre histoire pour le moment, comme mentionné il y a quelques billets de blog).

Un cadeau bonus aux gens qui identifient avec succès l'auteur plagié !

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Les phares du sous-marin balayaient l'obscurité des grands fonds. Gordon, les yeux brulant de fatigue, se passa la main sur le visage. Il pilotait depuis plus de trois heures, l'engin, et commençait sérieusement à penser s'être égaré.
Le petit submersible, un appareil de classe G, n'était pas équipé de la batterie d'instruments que l'on trouvait dans les modèles récents - "Trop chers ! Et pas si utiles que ca ! " avait décrété la Compagnie - aussi courrait-on le risque de s'égarer, happé par un traitre courant sous-marin.
Las, il reprit son observation, les yeux rivés sur le néant bleu nuit qui s'étendait partout devant lui.
Gordon Baldwin était un jeune homme de 26 ans, sec et osseux, aux cheveux courts et à la calvitie naissante. Il disait souvent, riant jaune, que c'étaient toutes les galères qu'il avait traversées qui l'avaient vieillies précocement. Car des galères, il en avait eu sa part. Diplômé d'une université de troisième zone, en littérature - qui, de nos jours, étudiait encore la littérature ? -, il n'avait pu trouver d'emploi. Pour subvenir à ses besoins, il avait du enchainer les petits boulots mal payés, difficiles, parfois même à la limite de la légalité. Ce job dégotté à la Compagnie de Livraison Expresse Sous-marine était une aubaine en période de vaches maigres. Le travail, sur le papier, était tout ce qu'il y avait de plus simple : livrer des caisses de matériel et de nourriture à la 37è base de recherche sous marine du rift pacifique. Il s'agissait d'un de ces labos qui avaient fleuri sur le plancher des océans depuis la révolution marine, qui avait permis à l'homme de construire des structures dans des conditions de pression extrêmes.
Les ressources sur la terre ferme s'épuisant, la manne océanique était du pain béni pour les gouvernements et les industries cherchant de nouveaux filons à exploiter.
A ce qu'il avait compris en lisant son ordre de mission, cette base particulière menait des études sur les utilisations possibles de l'énergie géothermique du rift océanique. On y effectuait des forages, afin d'en sonder les abords et de déterminer la rentabilité énergétiques de dérivations du rift principal, mais il s'y tenait également de nombreuses expériences d'agriculture sous marine, les eaux chaudes expulsées par le rift étant chargées de minéraux divers pouvant servir à permettre, voire à accélérer, la pousse des cultures.

Il s'agita sur le siège de pilotage inconfortable. L'air était acre et puait la transpiration. Il espérait que ce n'était qu'un signe de l'archaïsme de son véhicule, et pas d'une panne des recycleurs d'air.
Soudain, les pinceaux lumineux de ses phares mirent en évidence une énorme masse sombre, accolée à la crevasse béante du rift. "Une tique géante en train de sucer une plaie mal cicatrisée" pensa-t-il devant ce spectacle. Secouant la tète pour se reprendre, et après avoir identifié à grand peine le chiffre "37" peint sur le dôme, il entama son arrimage à la station.
Ouf. Décidément, il avait de plus en plus hâte que cette mission se termine.
Alors qu'il s'approchait, il pu commencer à détailler le bâtiment qui se tenait face à lui. La coque externe était opaque, contrairement à ce qu'il aurait cru - il s'était toujours imaginé les stations des grands fonds avec de grandes baies vitrées pour contempler l'océan - et formée apparemment d'une seule pièce. Étrangement, pas une algue, pas un coquillage, n'en ornait la surface. Surement une propriété du matériau, pour en augmenter la durabilité.
Enfin, il aperçut la bouche sombre de la baie d'arrimage. Il s'y engagea prudemment, turbines au minimum, et avec un "CLONK" sonore qui le fit sursauter, se retrouva amarré.

Se hissant hors de son siège à grand peine - Dieu que ces courbatures pouvaient être traitresses ! -, il attrapa sa casquette de livreur, son terminal portable, et fit les quelques mètres le séparant du sas. Un bruit de succion continu l'informa que la pression était en cours d'égalisation. Quand enfin les voyants passèrent au vert, il fit jouer la lourde roue verrouillant le sas afin d'ouvrir la porte. Une fois le passage dégagé, il put enfin faire ses premiers pas sur la passerelle d'accès, et se diriger vers le corps principal du bâtiment afin d'effectuer sa livraison.


****


L'air dans la base était sec et frais, avec un léger parfum d'antiseptiques, et il l'apprécia tout particulièrement après l'atmosphère confinée de son véhicule. Longeant une étroite coursive aveugle pendant une dizaine de mètres, il parvint à une nouvelle porte, qui s'ouvrit devant lui sur une pièce octogonale brillamment éclairée. Chaque mur présentait une porte identique à celle qu'il venait de franchir, et était constellée de moniteurs et de voyants clignotants.
Au milieu de la pièce, au demeurant spartiatement meublée de quelques pupitres de commande, se tenait un homme d'une quarantaine d'années, au visage tiré et constellé de taches de rousseur, vêtu d'une grande blouse blanche tachée. "V’là l'savant fou.." pensa Gordon devant cette apparition.
"Bienvenue sur la base 37." Commença l'homme, lui tendant la main. "Je suis Marc Dupuis, le superviseur général.
_ Gordon Baldwin, enchanté" répondit il sobrement, en lui rendant sa poignée de main. Il fut surpris de la trouver si calleuse, cher un chercheur, et un chef, qui plus est. Et en plus, il avait les mains moites !
"J'espère que vous avez fait bon voyage" reprit-il. "Non pas que le paysage soit particulièrement attrayant par ici. Ah, mais j'allais oublier, vous avez quelque chose à me faire signer, pour la livraison, je suppose ?"
Hochant la tète en signe d'assentiment, Gordon pianota sur son terminal, avant de le tendre avec le stylet approprié au superviseur, qui signa sans y jeter un coup d'œil.
"Bien, maintenant que ceci est réglé, je vais pouvoir donner les consignes pour qu'on décharge la cargaison de votre submersible et qu'on le réapprovisionne pour le trajet de retour."
Il partit d'une quinte de toux rauque, puis sortit un mouchoir sale de sa poche, et s'épongea le front.
"Enfin. Ça ne devrait guère prendre plus d'une heure ou deux. Venez donc, je vais vous conduire à la cafétéria, vous pourrez vous y reposer le temps que tout soit prêt.
Et, sans attendre une réponse de sa part, il s'engouffra dans une porte sur sa droite.


samedi 27 juin 2009

Aujourd'hui, c'était Tetyne party

"Nous partimes 4, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 6 en arrivant à l'Académie de la Bière."


Cette proposition, bien que parfaitement exacte, ne retranscrit malgré tout pas à elle seule l'escellentissisme de cette après midi Tetyne. Les masques, pour la première fois depuis la formation de la Phalange, sont tombés (modulo le fan club d'Arthur Rainbow qui l'avait déjà visité à son one man show).
Ainsi, plusieurs moments d'intense émotion ont eu lieu, comme par exemple la première rencontre entre Niz et Sven, une semaine après leur cybermariage. Moment touchant au possible.

D'autres choquantes révélation ont eu lieu ! En vrac :
  • BtK est une cleptomane de dés et joue quand c'est pas son tour
  • Typhon triche (et essaye de mettre ca sur le compte de son ignorance des regles pour cause d'arrivee tardive - Monsieur, nul n'est cense ignorer la loi ! - )
  • Vlad, Sven et Kyp ont des connaissances douteuses en matière de botanique et confondent arbre et arbrisseau
  • On ne construit jamais de silo de missiles sous une mare
  • La Crise touche meme le Far West : l'administration du comté ne peut fournir qu'une seule arme de service, et celle ci va systematiquement dans les mains du sheriff planqué derrière son baril.
  • Blaireauman est vachement plus bisounours en vrai que sur Internet !
  • Et en plus, il parle de plein d'autres trucs que de Boxxy.
  • La callyphigie de BtK a été prouvée par la règle du "Pics or it didn't happen" par le chanceux Arthur Rainbow, seul habilité à le faire sans que celà puisse preter à confusion.
  • Typhon marche vite.
  • Maurice Dupuis, de Paris, s'est découvert doyen de la Phalange, et envisage donc de s'acheter uen cane et un dentier, le choc de cette révélation lui ayant fait ressentir le poids des ans qu'il porte sur ses, certes athlétiques, épaules.
Tout ca pour dire que ce fut une après midi fort plaisante, et que l'expérience, si tant est que ce ressenti soit partagé par les autres participants, est fortement retentable, ne serait ce que pour les raisons suivantes :
  1. On n'a pas vu la petite robe blanche
  2. Kyp n'a pas pu tester Wanted
  3. Ahouuu!!

N'est ce point convainquant ?



vendredi 26 juin 2009

Comme d'aucuns le savent déjà, Maurice Dupuis, de Paris, est un écrivain dont l'étendue du talent ne peut se comparer qu'à sa modestie, profondément ancrée en Lui par une longue pratique de l'ascèse et de la méditation dans les montagnes sacrées du Japon, sous la guidance spirituelle du bon Kobo Daishi.

Toutefois, ce que vous ne savez pas, c'est qu'Il est également atteint d'une grave maladie. Hélas, cent fois hélas, Maurice Dupuis, de Paris, souffre d'un grave cas d'hypertrophie capillo-palmaire à métastases procrastiniques, qui L'entrave considérablement lorsqu'il est question de coucher sur le papier, ou simplement de recopier des ouvres manuscrites, à un format plus adapté à la publication internettienne.

Toutefois, dans un regain d'activité, luttant contre la triste condition qui est Sienne, Maurice Dupuis, de Paris, est parvenu à jeter les bases de ce qui deviendra, nulle n'en doute un seul instant, un futur best seller international (ou "meilleurj ventòj mundial", comme diraient notre ami Riton). Certes, pour le moment, seuls les personnages principaux du récit (enfin, les qualtre - 4 - ammenés à apparaitre de manière récurrente) sont cadrés.
L'accroche du récit est, telle l'une des innombrables oeuvres de Rousseau, écrite, mais seulement dans la tête de Maurice Dupuis. Mais un jour, oh oui, un jour, elle sera écrite pour de vrai. Maurice Dupuis, de Paris, y compte bien.

Adonc, pourquoi ce billet ? Deux raisons, en réalité.
D'une part, une annonce pour provoquer l'anticipation des foules (en délire, comme toujours), est toujours de bon aloi.
D'autre part, cela permet de se donne un bon coup de pied au derche et une couche de motivation supplémentaire pour, au moins, commencer a écrire quelque chose, ne serait ce que pour ne pas passer pour un bonimenteur. Testé et approuvé avec les billets du triplog nippon.

Toutefois, modérons nos ardeurs. En effet, la situation de Maurice Dupuis, de Paris, est telle qu'en ce moment, il Lui est assez difficile de faire des plans pour l'avenir, aussi les disponibilités nécessaires à une production littéraire vont elles aller et venir au gré du temps (et de l'humeur de Sa hiéarchie, aussi). Mais n'ayez crainte, ca finira bien par arriver !


mercredi 24 juin 2009

絶望した!

Comme quoi, la réputation des Masson Boys dépasse le cadre d'Avox, et a meme atteint l'archipel Nippon, pour que l'industrie de l'animation leur consacre un épisode !



mercredi 10 juin 2009

Plongée, suite

Vous le savez surement maintenant, Maurice Dupuis, de Paris, a une attirance certaine pour le Japon. Et vous le savez depuis peu, Maurice Dupuis, de Paris, est –ou du moins a été, en ses jeunes années – un avide pratiquant de plongée sous marine.

Aussi, quoi de plus naturel que d’essayer de joindre ces deux centres d’intérêt ? C’est pourquoi le billet du jour va traiter d’un lieu qui se trouve actuellement en tête de la « to visit list » de Maurice Dupuis, à savoir la préfecture-archipels d’Okinawa, dans l’océan pacifique.

L'emblème de la préfecture d'Okinawa


Mais tout d’abord, pour ceux qui n’auraient aucune idée de ce dont il s’agit, une petite présentation. Okinawa est l’une des 47 préfectures qui composent le Japon, et sa capitale est la ville de Naha, elle-même située sur l’ile la plus peuplée de la préfecture, nommée justement Okinawa.
Cette préfecture comporte 11 villes, réparties sur 8 iles, elles mêmes faisant parties de 3 archipels. Comme vous pouvez vous en douter, donc, la majorité des iles de la préfecture d’Okinawa est inhabitée, bien que certaines iles aient une population clairsemée de petits villages. On notera également la présence de forces armées américaines stationnées dans les deux bases militaires établies sur l’ile principale.


Il s’agit d’iles coralliennes, exposées à un climat tropical. Tout concourt à faire de cette préfecture un haut lieu du tourisme balnéaire nippon, avec quelques unes des plus belles plages dont dispose le pays.


Toutefois, ce statut insulaire a d’autres conséquences, notamment culturelles. En effet, s’il s’agit bien d’une préfecture japonaise, elle présente de nombreuses spécificités, tant culturelles que démographiques.
D’une part, vraisemblablement grâce aux conditions de vie et à l’alimentation traditionnelle, il s’agit de la préfecture où l’on trouve le plus grand nombre de centenaires au monde.
D’autre part, on y observe des spécificités linguistiques très marquées. Contrairement aux déformations / accentuations du japonais standard que l’on peut observer ailleurs dans le pays (Kansai-ben, Nagoya-ben, etc.), qui restent en grande partie compréhensibles par des locuteurs japonais, les dialectes d’Okinawa, appelés langages Ryuykyuan, sont majoritairement incompréhensibles. En outre, ils varient énormément d’une région de l’archipel à l’autre, et il est quasi impossible pour un locuteur d’un des 6 dialectes d’en comprendre un autre, tant les différences sont importantes (même le syllabaire est différent !).
On peut également y observer des particularités architecturales. La plus connue est l’utilisation « massive » des lions Shisa, servant de protecteurs de la maison.

L’influence chinoise et thaïe est également très présente dans les formes d’artisanat traditionnelles, ainsi que dans l’alimentation : la boisson « emblématique » d’Okinawa, l’awamori (un alcool de riz), vient à l’origine de Thaïlande.
Quelques bouteilles d'Awamori

C’est également sur cet archipel qu’est né le karaté, vraisemblablement issu d’une confrontation entre le Kung fu chinois et les arts martiaux traditionnels d’Okinawa.

Bref, un lieu qui a tout pour plaire et pour offrir le cadre idéal pour des vacances tant culturelles que balnéaires, voire plongée sous-marinesque.


Adonc, dans cette charmante préfecture d’Okinawa, bien loin à l’ouest, tellement loin qu’il s’agit de l’ile la plus à l’ouest du Japon (par temps clair, on peut apercevoir Taiwan), se trouve l’ile de Yonaguni, appelée également Dunan, dans le dialecte local.
Le monument marquant le point le plus à l'ouest du Japon, sur l'ile de Yonaguni

Il s’agit d’une petite ile d’une grosse vingtaine de kilomètres carrés, peuplée de moins de 2000 habitants.
Et à proximité de laquelle on trouve un des paysages sous marins les plus surprenants qui existe.
Il s’agit en effet d’un colossal « monument » de 150m par 40, s’étendant sur une hauteur d’une trentaine de mètres, de forme globalement rectangulaire. Il présente, entre autres particularités, des murs quasi verticaux et lisses, et de nombreuses terrasses aux angles qui ne sont pas sans faire penser à des formations artificielles.

Modélisation du site








Le paysage est saisissant. Ces terrasses, ces angles, ainsi que de nombreuses spécificités, comme des colonnes, des bassins, des escaliers, font forcément penser à des formations taillées par la main de l’homme, et submergées par la suite. Cela remonterait, selon les datations, à entre 6000 et 10 000 ans…

Toutefois, si les supporters de la théorie de la ville engloutie sont nombreux (le spectre des Atlantes de Mu plane), le parti adverse, soutenant qu’il ne s’agit que de successions de coïncidences dans la disposition de formations rocheuses naturelles, est également bien présent.
A ce jour, rien n’a été réellement tranché, en faveur de l’un ou de l’autre des partis.

Toutefois, le site n’en reste pas moins extrêmement impressionnant et est un lieu réellement à voir si l’on est amateur de spectaculaire et d’étrangetés sous marines.