Quand on parle du Japon, on pense tout de suite ninjas
sushis cerisiers train !
Car, comme chacun le sait, le train est le premier
moyen de transport dans l’archipel.
C'est cette histoire d'amour, somme toute assez
récente, qui est présentée dans le musée Umekouji de Kyoto.
Dans ce sympathique musée qui a ouvert ses portes en
1972, on peut admirer moult témoignages de l’âge d'or de la vapeur, avec pas moins
de 19 monstres d'acier qui roulent des mécaniques, pour le bonheur des petits
comme des grands. Parce que bon, visiter des locomotives c'est bien, mais
pouvoir tirer sur la chaine et balancer des coups de sifflet a vapeur
tonitruants, ca n'a pas de limite d’âge !
Tchouuu |
Les plus courageux (comprendre : ceux qui se sentent la patience d'attendre l'heure des départ) peuvent même y faire une balade en train a vapeur sur un petit circuit d'un kilomètre, pour une petite dizaine de minutes de retour à l'époque Meiji.
Dat train |
Car oui, comme le lecteur assidu de ce blog le sait bien, le Japon était fermé au monde extérieur jusqu'à ladite restauration Meiji, dans les années 1860-1870. Jusqu'à cette période, le Japon était une société féodale, avec un niveau technologique qui avait assez peu progressé depuis la fermeture du pays à la moitié du 17è siècle. Mais à la restauration, l'empereur décide de lancer une vaste politique d'ouverture sur l'occident, incluant entre autres une modernisation des transports.
C'est ainsi qu'en 1872, quelques années à peine après
l'ouverture du pays, est inaugurée la première liaison ferroviaire, entre Tokyo
et Yokohama, d'une longueur de 28km. Cela donna le coup d'envoi à une expansion
extrêmement rapide du réseau ferré : en 1900, c'est 6000km de voies qui sillonnent
le pays, reliant les principales villes de l'empire.
En 1964, moins d'un siècle après les premières
liaisons ferroviaires, et à l'occasion des jeux olympiques de Tokyo, est
inaugurée le premier tronçon du Shinkansen 0 Series, le train grande vitesse
japonais, reliant à la vitesse décoiffante de 210km/h les gares de Tokyo et
Shin-Osaka en 4 heures, contre près de 7 heures en train classique. Et ce 17
ans avant la mise en service du TGV français. Déjà à l'époque, la tradition de
retard de la SNCF était bien présente.
Shinkansen 0 Series |
Aujourd'hui, 150 ans après les débuts du cheval de fer au pays des
*
* *
Et maintenant, comme tu as été bien sage, cher
lecteur, Maurice Dupuis, de Paris, va te récompenser avec une joliette anecdote
ferroviaire, qui a qui plus est trouvé sa conclusion récemment.
Il y a, dans les froides contrées de Hokkaido, une
petite station appelée qui, comme bien des stations de rase
campagne, a connu depuis moult années une baisse de fréquentation dont l'issue,
inéluctable, devait être sa fermeture.
"Beau temps pour la saison" |
Or, il se trouve que cette station était le seul moyen pour une jeune demoiselle habitant dans le coin, de se rendre à son lycée et de poursuivre sa scolarité. Celle ci se serait trouvée fort marrie, eut elle dû trouver une autre solution pour aller assister a ses cours !
C'est sans compter le légendaire sens du service
japonais ! Ayant pris connaissance de la situation, les responsables de Japan
Railways, qui opère la ligne, ont ainsi décidé de maintenir en service la
station jusqu'à ce que la demoiselle termine ses années de lycée. Mieux, les
horaires des trains s'y arrêtant (2 par jour, le matin pour l'emmener en ville,
le soir pour la ramener chez elle) ont été adaptés afin qu'ils lui permettent
d'aller et de rentrer de son lycée dans de bonnes conditions.
L'année scolaire s'étant terminée il y a une semaine
ou deux au moment où Maurice Dupuis écrit ces lignes, la jeune fille en
question doit avoir obtenu son diplôme, et la petite station de Kami-Shirataki
doit avoir fermé ses portes, après de longues années de bons et loyaux
services.
Tout est bien qui finit bien !
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