samedi 27 mai 2017

Tono

Plongée dans la campagne japonaise profonde aujourd’hui : Maurice Dupuis, de bon matin, s’est rendu à Tono.


Il s’agit d’une petite localité , qui doit sa (relative) célébrité à un universitaire nommé Yanagita Kunio, qui créa, puis domina pendant plusieurs générations, les études de folklore japonais. Lorsqu’il concevait encore cette discipline, il a réalisé 3 séjours à Tono, dans le but de collecter et cataloguer le plus de légendes et contes traditionnels, qu’il publia ensuite sous le titre de Tono Monogatari, qui devait devenir la « bible » de nombre d’étudiants jusqu’à nos jours.
Aujourd’hui, Tono est associé aux monstres de tous poils (ou plumes, écailles, etc.) du folklore nippon.


C’est donc tout naturellement que la première visite de la journée fut le Tono Monogatari Museum, qui présente moult contes traditionnels, ainsi que l’intérieur de l’auberge d’élection de Yanagita lors de ses séjours.


A proximité immédiate se trouve le musée Joukamachi, collection petite mais de superbe qualité, d’objets liés à la période féodale de la région.


Enfin, le musée de la ville de Tono présente l’histoire du lieu, à grand renfort de reconstitutions de scènes de la vie de tous les jours aux temps anciens.


C’est sur ce modèle que le Denshoen est conçu : une reproduction grandeur nature d’un quartier du village tel qu’il existait il y a bien longtemps. Sympathique, d’autant que, Tono oblige, des récits de contes traditionnels ont lieu régulièrement, à l’ancienne au coin de l’âtre, par une vieille dame qui raconte en patois local.


Finalement, Tono ne serait pas Tono sans ses Kappas, emblématiques monstres aquatiques friands de concombres qui habitent les rivières de la région. Et plus particulièrement Kappabuchi, où les plus aventureux peuvent s’exercer à la pêche au monstre. Maurice Dupuis a laissé les honneurs au groupe d’enfants qui étaient présents, mais malheureusement pas un seul yokai n’a mordu au concombre. Déception !


Le fil rouge de la journée n’a néanmoins rien à voir avec le fantastique, car il s’agit d’un alerte groupe de voyageurs du 3è age sourd-muet que Maurice n’a cessé de croiser tout au long de la journée. Finalement la conversation (par interprète interposé, Maurice n’ayant pas encore une parfaite maîtrise de la langue des signes nipponne) s’est liée et après nombre de photos de groupe, c’est dans des adieux déchirants sur un quai de gare que chacun s’en est allé sur son chemin.

Habile transition, sur le sujet, Maurice Dupuis, de Paris, a eu justement l'occasion de regarder pas plus tard qu'avant hier une fort sympathique production de Kyoto Animation, Koe no Katachi. Il s'agit justement d'un film d'animation qui a pour pitch une collégienne malentendante, bousculée par ses affreux petits "camarades". C'est rudement bien, lui est descerné le MDdP Label of Quality qu'elle est Chouette.





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